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Bonne

Nouv.elle

!

Is 55, 1-11 Is 12, 2-6 1 Jn 5, 1-9 Mc 1, 7-11 (Lire les textes sur aelf.org)

« Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » En ce jour où nous faisons mémoire du baptême du Seigneur, je pourrais ne citer que ce verset et m’arrêter là… et vous offrir un temps pour méditer, savourer et assimiler cette déclaration d’amour. Confidence du cœur de notre Dieu pour son Fils… mais aussi confidence de Dieu pour chacun, chacune d’entre nous… Les textes de la liturgie de cette fête déploient les harmoniques de cette Parole. Dans le Premier Testament, le prophète Isaïe lance une invitation : « Ainsi parle le Seigneur : Vous tous qui avez soif, venez… » Cet oracle est extrait de la troisième partie de son livre, daté de la fin du 6e siècle, après l’Exil à Babylone. Isaïe s’adresse aux exilés revenus au pays, à ce peuple qui a souffert et qui interprète cet exil comme un abandon de Dieu, une punition à cause de son infidélité. À présent, l’Exil est fini, c’est le temps de la reconstruction : par les paroles de son prophète, Dieu encourage et se fait proche. Il s’adresse au cœur de son peuple, en creusant son désir : « Vous tous qui avez soif, venez… » ; ces nourritures que tous recherchent avidement, « venez les acheter et consommer… sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? » ; au contraire, vous recevrez « de bonnes choses, des viandes savoureuses »… Dieu invite d’une façon pressante : « Prêtez l’oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez » Écouter pour combler la faim. Venir à Lui pour recevoir la Vie. Un chemin de bonheur, la Vie auxquels le peuple aspire dans son découragement, se concrétisent en une alliance avec Dieu : « Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle ». Dieu déclare Son amour à son peuple ! Le prophète révèle les traits du visage de ce Dieu… Le Dieu qui semblait éloigné est le « Seigneur ton Dieu… le Saint d’Israël » : « Seigneur », c’est l’appellation du Sauveur, Celui qui a libéré Israël de l’esclavage d’Egypte. Un Dieu libérateur, un Dieu proche : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche ». « tant qu’il est proche », c’est-à-dire « puisqu’il est proche ». Un Dieu qui pardonne : « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon ». L’Exil semblait un éloignement de Dieu ? C’est du passé ! « Un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, dit le Seigneur, ton rédempteur » . Et la Parole d’un tel Dieu n’est pas vaine : « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission ». Pour pouvoir entendre et recevoir cet oracle, une clé nous est suggérée par la lettre de Jean dans le Second Testament : « La victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » Cet amour de Dieu pour son peuple, cet attachement – la foi nous le fait pressentir – c’est en Jésus qu’Il s’incarne… Mais par Jésus, premier bénéficiaire, cet amour nous est partagé, afin qu’il puisse imprégner nos vies. Dans le Premier Testament, Dieu engageait une Alliance avec la lignée de David. Cette Alliance se déploie et trouve son accomplissement en la personne de Jésus-Christ : « Le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils ». En écho aux paroles d’amour de Dieu à son peuple et fondé sur la foi encouragée par Jean dans sa lettre, l’Evangile nous est ouvert : Jean le Baptiste, prophète intermédiaire entre le Premier et le Second Testaments, livre son ultime prophétie : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint ». En Jésus, le désir, la soif du peuple est enfin comblée… Les cieux se déchirent, l’Esprit descend, une voix se fait entendre : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ». L’Alliance est accomplie ! Désormais, les cieux ouverts témoignent de la communion entre Ciel et Terre. La descente de l’Esprit atteste de la présence de Dieu au sein de son peuple. La voix céleste signe l’amour de Dieu… En ce jour, nous faisons mémoire du baptême du Seigneur. La révélation de Dieu qui s’y exprime s’adresse non seulement à Jésus, mais à chacun et chacune de nous. Cette soif, ce désir que tout être humain éprouve, l’aspiration à un aliment qui rassasie, Dieu nous propose de l’assouvir en Lui. Il nous partage un amour qui ne nous abandonnera jamais. L’Esprit qui est descendu sur Jésus lors de son baptême, descend pareillement sur nous et nous parle au creux du cœur : cette Voix intérieure nous guide et nous inspire. Le Dieu d’Israël, qui a libéré son peuple d’Egypte, nous libère également, aujourd’hui, si nous nous tournons vers Lui. Au-delà de ces entraves qui nous retiennent, le poids de nos fautes, nos échecs, le mal commis ou subi, nos fardeaux de toutes sortes, un amour nous devance et nous accompagne. Oui, Dieu compatit à nos Joies et peines. Et, face à tout ce qui nous advient, son amour se révèle inconditionnel, persévérant et indéfectible ! Nous pouvons Lui faire confiance, dans le sillage du psalmiste : « Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut ». Ouvrirons-nous nos cœurs à cette Parole d’amour sur nos vies ?↓

Moniale bénédictine à Hurtebise (Ardennes belges), Sr Marie-Jean Noville est passionnée par les Ecritures : avec une majuscule, particulièrement le quatrième évangile, et une minuscule… y compris la calligraphie latine. Au service des jeunes et moins jeunes en quête de sens ou de Dieu, elle est coordinatrice pour le Centre National des Vocations (Belgique francophone). Formée et engagée dans l’accompagnement spirituel, elle souhaite offrir une parole d’Espérance et de Vie.