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Bonne
Nouv.elle
!
— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.
S3 Episode 23
14/04/2022 – Jeudi saint
Lecture de l’évangile : Claire
Textes du jour
Le texte de l’homélie
-Ce qui me touche en premier dans cet évangile, c’est ce ‘ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Jésus les aima jusqu’au bout’. Je t’aime toi, et toi aussi, et toi Pierre qui dit non ; Autrement dit ‘sans condition’ : aucune : intellectuelle, sensible, physique, morale ; Non, c’est un amour venu des profondeurs de l’être, un amour qui permet de percevoir la touche divine présente en chacun, chacune. Quoique cela me coute de l’affirmer, quand je me mets face à l’actualité du monde et ses guerres, de tout temps et celles à vif ces semaines-ci, et aussi face à l’actualité de nos vies et ses conflits interpersonnels de tout temps et j’en traine un fort désagréable actuellement
-Ce qui m’arrête aussi c’est cette précision sur la parentalité de Judas celui qui va trahir. Judas Iscariote, fils de Simon… il est fils de… Je suis sensible à ce père ; j’imagine qu’il aime son enfant, à sa manière et comme on tente d’aimer dès lors que l’on se laisse rejoindre par l’autre : Récemment une amie de presque toujours, me partageait son tourment : son fils venait de passer une journée dans un tunnel noir en garde à vue : il avait blessé par des mots destructeurs, sa compagne et leur jeune enfant…
Au-delà des mesures de protection utiles prises par les représentants de la loi, cette maman et aussi grand-mère sait bien, et avant tout la nature profonde de son fils et elle n’en finit pas d’être et d’agir à leur côté, forte de cette espérance-là. Moi qui ai aussi tant de bons souvenirs avec lui tout au long de son chemin vers l’âge adulte, je veux le voir relevé, et je les confie tous trois à votre cœur aimant.
-Un dernier passage me touche : Jésus se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples. Je me souviens bien de cette scène du jeudi saint vécue en paroisse, quand je pratiquais de la sorte. Et pourquoi pas !
Cette action de Jésus est assez logique après une longue marche sur les chemins, sandales au pieds ; mais là j’y devine une grande intensité de présence de sa part, envers les hommes et femmes présents : oui, oui, des femmes qui ont marché, elles aussi, ont partagé cet évènement. Cette scène me ramène aux trois années que je viens de vivre au service de la modération de la Fraternité diocésaine des Parvis (lieu d’Eglise qui m’a été donnée alors que je ne fréquentais quasi plus l’Eglise et avais abandonné l’espérance de trouver ma famille spirituelle). Et alors Pierre dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Durant ces trois ans je sais que j’ai oublié ou que je n’ai pas insisté pour laver les pieds de quelques-uns, mais, ouf, Pierre m’a devancée en se montrant lui aussi à distance.
Mais, dimanche, nous allons nous lever tôt (5H), et accourir de différents lieux pour vivre Pâques à l’aube, et nous accueillir avec nos petites mines de gens juste sortis du lit trop tôt ! En silence et avec les textes et chants, nous célébrerons ensemble l’éternelle résurrection du vivant, avec pour témoin le lever du soleil (si le ciel est dégagé), suivi d’un petit déjeuner de fête ; alors tout sera pardonné, lavé, mis à neuf… oh la belle eucharistie que voilà !
Dans nos obscurités allume le feu qui ne s’éteint jamais, qui ne s’éteint jamais… ↓
Odile Anot

Chercheuse de liberté et d’authenticité en Eglise et dans la vie, Odile Anot est passionnée d’éducation nouvelle ; elle se consacre bien davantage aux écrits de Maria Montessori qu’à l’évangile ou à Madeleine Delbrêl au cœur de la spiritualité de la Fraternité Diocésaine des Parvis dont elle fait partie depuis 11 ans. Sa couleur spirituelle, forces et faiblesses, elle l’accepte grâce aux frères et soeurs qu’elle n’a pas choisis, et qui l’accueillent telle qu’elle est : une marcheuse, mais pas de haute montagne !