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Bonne

Nouv.elle

!

— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.

S4 Episode 21

02/04/2023 – Dimanche des rameaux

Lecture de l’évangile : Leonor

Homélie : Emmanuelle Aupècle 

Et sur Anchor.fm, Spotify ou d’autres plateformes de podcasts.

Textes du jour

Is 50, 4-7
Ps 21
Ph 2, 6-11
Mt 27, 11-54
(Lire les textes sur aelf.org)

Le texte de l’homélie

Dans ce grand récit de la Passion, entendu pour la première fois quand j’avais cinq ans, j’ai tout de suite aimé cette scène du Christ entrant à Jérusalem à dos d’âne.
J’aime la précision de ce texte et sa dimension très concrète. On imagine le paysage, les collines ensoleillées couvertes d’olivier, le village à mi-pente où attend l’ânesse et son petit.
Peut-être comme souvent dans nos vies, la situation au départ paraît compliqué : il faut aller réquisitionner une ânesse sans motif valable. Il va falloir s’expliquer, se justifier, on risque peut-être l’échec…
Et pourtant ce qui se dégage de ce texte, c’est une impression de grande fluidité. Dès les premières paroles du Christ jusqu’à l’entrée finale dans la ville, tout s’enchaîne, fluidement, rapidement… Un même élan emporte l’ânon, l’ânesse, le Christ dessus et la foule qui suit. Les peurs et les freins du départ n’avaient pas de raison d’être.
L’autre élément qui me frappe dans ce récit c’est la douceur qui s’en dégage. On sent que tout est fait pour atténuer la dureté du réel : on dispose sur l’ânesse un manteau avant que le Christ ne monte dessus. D’autres manteaux, ainsi que des palmes, sont disposés sur le chemin pour en amortir les irrégularités. Des chants accompagnent le Christ pendant tout son parcours.
Et puis surtout il y a ce couple que le Christ forme avec l’ânesse. Cette grande proximité que j’imagine entre eux. J’aime me raconter que le Christ pour se donner du courage, à la veille de la Passion, a choisi de demander de l’aide à une ânesse. L’animal domestique par excellence, le plus simple qu’il soit. Et pour cela, peut-être, le mieux à même de le comprendre.
Avant d’aller affronter la violence de la Passion, il a trouvé son réconfort dans la tendre indifférence de l’âne. Monté sur cette ânesse, elle lui communique sa force et sa placidité d’animal. Et c’est ainsi qu’il entre à Jérusalem, porté par cet élan, cette douceur et cette placidité.

Emmanuelle Aupècle 

Emmanuelle Aupècle a 44 ans. Italienne d’adoption depuis 3 ans, elle vit à Florence où elle exerce, avec passion, le métier de guide-conférencière. L’art est pour elle une passerelle vers les textes de l’évangile, une manière de les questionner autrement. Avec l’association culturelle Venez et Voyez, elle fait découvrir à tout un chacun la richesse spirituelle et esthétique des œuvres par des visites et des conférences (en présence et en ligne) mais aussi au plus long cours par des excursions et des voyages.